Version Imprimable |
Milieu rural
Situation générale |
L’exode rural et la croissance démographique expliquent les aspects contrastés des villes d'Afrique et leur étalement dans l'espace.
Avec une urbanisation accélérée par le dynamisme démographique et l'exode rural, la population totale de l'Afrique a plus que triplé entre 1950 et 1997, mais celle des villes a été multipliée par 11, passant de 22 à 250 millions. Selon les projections de Nations Unies plus d'un Africain sur 2 vivra en ville en 2020. Kinshasa est passée de 165.000 habitants à 3,6 millions; des villes comme Abidjan ou Dakar représentent plus de 25% de la population totale.
Un exode rural massif: la recherche d'un emploi est prioritaire, mais la ville fascine également comme espace d'innovation et de richesse. A Lagos, au moment le plus fort de la croissance plus des 2/3 de l'accroissement sont liés à l'exode rural, à Abidjan près de la moitié des habitants sont nés à l'étranger car l'attrait de la ville dépasse les frontières (Burkina-Faso, Mali).
L'étude de la population du Sénégal souligne à la fois sa répartition contrastée et sa rapide expansion démographique. Ces données mettent en lumière des problèmes fondamentaux. S'agissant d'une population en majorité rurale, sa répartition, héritée de l'histoire, n'est pas conforme à une exploitation rationnelle du potentiel agricole du pays. Celui-ci est d'autant plus élevé que les pluies sont plus abondantes et plus régulières; or les deux tiers de la paysannerie sénégalaise vivent au nord du Saloum. C'est-à-dire dans les régions les plus sèches et les plus fragiles. L'avenir est donc dans l'orientation de la croissance démographique vers la moitié méridionale du pays, par conséquent dans une politique d'aménagement du territoire qui valorise le potentiel des régions les plus humides.
D'autre part, l'explosion démographique risque de rendre les problèmes d'éducation, de formation professionnelle et d'emploi de plus en plus délicats à résoudre. Leur solution ne peut qu'être rendue plus difficile par la poursuite de l'exode rural et par sa polarisation sur Dakar et la presqu'île du Cap Vert. Outre qu'elle aggrave les déséquilibres interrégionaux, cette croissance de la capitale est synonyme de chômage pour un trop grand nombre de jeunes. C'est dire que le développement rural, la modernisation des campagnes et la valorisation des produits de la terre représentent une exigence sociale davantage encore qu'une nécessité économique.
Les évolutions sociales, techniques et technologiques font aujourd’hui, plus que jamais, de la ressource humaine le socle d’un développement social harmonieux, durable et auto-entretenu. La qualité de toute production étant liée au degré de qualification et d’organisation du capital humain, faire de celui-ci un facteur de développement, c’est assurer la qualification des ressources humaines.
(Population rurale: 53,3 %, indice de développement humain: 154ème rang mondial sur 173 pays rapport mondial sur le développement humain 2006 PNUD).
Le nouveau rapport sur le développement dans le monde 2008 (Banque Mondiale) préconise d’investir davantage dans l’agriculture dans les pays en développement. Il recommande de placer ce secteur au centre des efforts de développement pour pouvoir atteindre l’objectif consistant à réduire de moitié d’ici 2015 la proportion de la population vivant dans une extrême pauvreté et souffrant de la faim. L’agriculture contribue au développement de bien des manières. L’agriculture contribue au développement en tant qu’activité économique, en tant que moyen de subsistance et en tant que source de services environnementaux; elle est donc un unique instrument du développement.
L’agriculture peut alimenter la croissance de l’économie nationale, offrir des opportunités d’investissement au secteur privé et être le principal moteur des industries apparentées et de l’économie rurale non agricole. Les deux tiers de la valeur ajoutée agricole dans le monde émanent des pays en développement. Dans les pays à vocation agricole, l’agriculture contribue pour 29 %, en moyenne, au produit intérieur brut (PIB) et emploie 65 % de la population active. Les industries et les services associés à l’agriculture dans les chaînes de valeur contribuent souvent pour plus de 30 % au PIB dans les pays en mutation et les pays urbanisés. La production agricole est importante pour la sécurité alimentaire car elle est une source de revenus pour la majorité des ruraux pauvres. Elle revêt une importance particulièrement cruciale dans une douzaine de pays d’Afrique subsaharienne qui comptent conjointement environ 200 millions d’habitants. Ces pays sont exposés à des urgences alimentaires répétées et aux incertitudes qui caractérisent l’aide alimentaire; il est donc essentiel, dans leur cas, d’accroître et de stabiliser leur production intérieure pour assurer leur sécurité alimentaire.
Selon les estimations, l’agriculture offre un moyen de subsistance à 86% des populations rurales. Elle emploie 1,3 milliard de petits paysans et de ruraux sans terres, elle assure une "protection sociale financée par la ferme" lorsque des chocs se produisent dans les espaces urbains, et elle est la fondation de communautés rurales viables. Sur les 5,5 milliards d’habitants du monde en développement, 3 milliards, soit près de la moitié de l’humanité, vivent dans des espaces ruraux; selon les estimations, 2,5 milliards de ces derniers sont membres de ménages exerçant des activités agricoles et 1,5 milliard appartiennent à des ménages de petits exploitants.
L’agriculture, si elle ne rapporte pas beaucoup à un pays comme le Sénégal, occupe la majorité de la population et la totalité dans les zones rurales (70% des Sénégalais sont cultivateurs ou éleveurs). Ainsi, sur dix millions d'habitants, près de sept sont paysans. Sur onze millions d'habitants plus de cinq habitent en zone rurale. Sur les 200.000 km2 du pays, plus de 80.000 sont directement et en permanence consacrés à l'activité agricole, et près de 60.000 à l'activité pastorale.
L’agriculture est un secteur important de l’économie, il est à promouvoir davantage par un renforcement des capacités et des compétences des producteurs. La première priorité consiste à créer les conditions pour que les paysans et les éleveurs améliorent leur capacité de production tant en qualité qu’en quantité le cas échéant en vue d’assurer la satisfaction de leurs besoins de base. Le développement d’activités agro-pastorales compétitives et rémunératrices, la promotion d’emplois liés à la production ou à la transformation, permettront au monde rural de faire face à ses besoins essentiels en matière d’alimentation, de santé et d’éducation.
L’amélioration de la situation des enfants et de la femme rurale qui participent pour une bonne part à la création des richesses, sera stimulée grâce aux formations à caractère éducatif et à l’apprentissage des technologies de l’Information et de la Communication.