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Contexte général

Situation générale

Pauvreté extrême

La pauvreté extrême est une réalité quotidienne pour plus d'un milliard d'êtres humains et la situation risque de se dégrader. La faim et la malnutrition touchent environ 815 millions de personnes dans le monde, et plus d'un quart de tous les enfants de moins de cinq ans qui vivent dans les pays en développement sont sous-alimentés.

En Afrique subsaharienne, la proportion de personnes qui n'ont pas assez à manger a légèrement reculé, mais le nombre des affamés a augmenté et le revenu moyen des personnes extrêmement pauvres a diminué.

Le Rapport sur le développement humain (PNUD) et le Rapport sur le développement dans le monde (Banque mondiale) confirment tous deux que dans un grand nombre de pays en développement parmi les plus pauvres, les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) ne pourront pas être atteints sans un accroissement significatif des efforts.

La pauvreté qui sévit dans les pays en développement est un phénomène qui touche tout particulièrement le monde rural. Dans ce contexte, il convient de faire la distinction entre un mode de vie modeste et la misère. Ainsi, souvent dans les campagnes, les gens sont peut-être moins misérables que dans certains contextes où ils ont été amenés à quitter la campagne pour la ville, où ils se retrouvent dans des quartiers pauvres, face à une précarité, des risques de violence, etc. Ceux qui sont restés dans la campagne dépendent d’une façon ou d'une autre de l'agriculture, et la grande majorité travaille directement dans ce secteur.

Dans beaucoup de régions, les populations autochtones et les minorités ethniques constituent une part disproportionnée des pauvres, et les femmes sont partout présentes parmi les groupes les plus vulnérables et les plus marginalisés. Tout d'abord, les ruraux pauvres sont dépourvus de ressources -- ils ne possèdent que très rarement terre, eau, capital -- et ils n'ont pas accès aux services, aux techniques améliorées et aux marchés. En outre, ils n'ont pas acquis les connaissances et les compétences nécessaires pour améliorer la productivité de leurs activités agricoles, leur sécurité alimentaire et leurs revenus.

Agriculture et élevage, premiers secteurs des zones rurales

Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et du Ministère Américain de l’Agriculture, la récolte de céréales a diminué pour la deuxième année consécutive en 2006. Selon la FAO, elle dépassera à peine 2 milliards de tonnes, contre 2,38 milliards en 2005 et 2,68 milliards en 2004, alors que l’appétit de la planète ne cesse de croître, à mesure que sa population augmente.

Les estimations du gouvernement américain sont encore plus pessimistes: 1 984 milliards de tonnes, soit 58 millions de tonnes de moins que la consommation prévue pour cette année. Les stocks alimentaires sont passés d’un niveau suffisant pour nourrir le monde pendant cent seize jours en 1999 à cinquante-sept jours seulement à la fin de cette saison, bien en deçà du niveau officiel de sécurité [70 jours]. Les prix ont d’ores et déjà grimpé d’au moins 20 % cette année. Comme si le travail de fourmi lancé par l'ONU en 2000 sous le nom d'Objectifs du millénaire, qui consistait à vouloir réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici à 2015, était réduit à néant.

Avec l'hyperinflation que connaissent les prix alimentaires (le prix du riz, aliment de base dans bien des pays pauvres, a grimpé de 75 % en deux mois, celui du blé s'est envolé de 120 % sur l'année) depuis quelques mois, ce sont déjà 100 millions de personnes supplémentaires, selon la Banque Mondiale, qui sont en train de s'enfoncer dans l'extrême pauvreté. "Nous devons mettre de la nourriture dans les bouches qui ont faim. C'est aussi abrupt que cela", a expliqué Robert Zoellick, le patron de la Banque Mondiale. Plus le temps pour l'exégèse, donc, l'heure est à l'action.


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