Contexte

Environnement urbain

Situation générale

Le développement des villes ne s’est pas accompagné de la marginalisation des activités d’élevage dans les espaces urbains et périurbains en Afrique de l’Ouest. Au contraire, on constate une expansion de l’élevage de bovins, d’ovins et de volailles en zone urbaine et périurbaine à la faveur de la croissance des villes. L’urbanisation et les problèmes qu’elle pose pour l’entretien des animaux n’ont pas dissuadé les citadins des villes africaines d’élever des animaux dans leurs maisons, l’élevage des moutons à Dakar en est un exemple parfait. Cette dynamique reflète les multiples bénéfices liés aux filières animales urbaines, notamment la formation de revenus, la création d’emploi, l’approvisionnement des villes, la sécurité alimentaire et l’amélioration de l’environnement et du cadre de vie.

Les contraintes de l’agriculture en milieu urbain

  •  Le manque d’espace. Les filières animales urbaines se situent dans des espaces où elles sont en concurrence avec l’usage des terres pour l’habitat. La contrainte foncière qui caractérise ces espaces conduit à des systèmes de production fondés essentiellement sur le confinement des animaux dans des habitats exigus, favorables au développement d’une pathologie microbienne et parasitaire spécifique.
  • Le coût de l’eau. Dans bien des cas -- dans les Niayes de la zone de Dakar au Sénégal, par exemple -- l’eau est devenue une denrée rare en raison de sa surexploitation et de la sécheresse, ce qui en fait un facteur de production relativement cher pour des activités agricoles.
  • Le coût des intrants. La cherté des intrants (aliments, médicaments et autres produits vétérinaires) se traduit par des coûts de production élevés, qui affectent la rentabilité et la reproductibilité de certains élevages.
  • La concurrence des produits importés. La contrainte majeure des filières animales urbaines est sa compétitivité par rapport aux importations ; du fait de leur offre saisonnière, les produits provenant du milieu rural sont plutôt complémentaires de ceux des filières urbaines. Trois facteurs déterminent la compétitivité des produits : leurs coûts de production, leur qualité hygiénique, leur acceptabilité par les consommateurs. Les coûts élevés des facteurs de production essentiels (aliments, eau, intrants vétérinaires, équipements) et les mesures sur les importations font que les produits importés, comme le lait, sont relativement plus accessibles que les produits locaux. Ils bénéficient, de plus, de garanties hygiéniques, appréciées par les consommateurs.
  • Les risques liés à l’utilisation des médicaments. En milieu urbain, les intrants vétérinaires sont distribués dans un contexte non normalisé, peu soucieux des risques pour la santé publique.

Les voies d’amélioration

Il existe un certain nombre de freins et de limites au développement des productions animales en milieu périurbain et urbain, il est donc intéressant de voir quelles sont les voies d’amélioration de cette activité. Ces voies sont pour partie individuelles (stratégies d’évolution des exploitations d’élevage) et pour partie collectives (organisation et optimisation du contexte de l’activité).

Les objectifs de l’amélioration: l’impact positif de la filière animale urbaine concerne aussi bien les éleveurs que la communauté urbaine en général. La filière animale procure aux producteurs un revenu, un emploi, un statut social, que ce soit une activité marginale (production de quelques animaux pour l’autoconsommation) ou l’activité principale du foyer. Les enjeux sont pour les éleveurs de sécuriser leur production et d’améliorer leurs conditions de vie ou d’activité.

Les conditions de développement

Avant d’envisager l’amélioration des systèmes d’élevage urbain et périurbain et leur promotion, il faut faire en sorte que l’élevage puisse exister, sinon se développer, dans de bonnes conditions sanitaires, économiques et environnementales. Ce sont en effet ces critères qui vont déterminer le caractère durable de l’activité d’élevage. Il faut que ce ne soit ni plus cher ni plus difficile de produire "sainement". Il faut donc, par exemple, lutter contre les zoonoses (vaccination accessible et peu onéreuse), sensibiliser les populations à la gestion des déchets et offrir des conseils ou des services pour l’évacuation des effluents (circuits de valorisation).

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