Le choix de variétés de maïs appropriées pour une région donnée est important car il contribue de manière significative à l’amélioration des rendements. En outre, les agriculteurs doivent prendre en compte les différences entre les variétés modernes et les variétés traditionnelles. Une mauvaise sélection des variétés peut aboutir à une mauvaise récolte ou à la perte totale des récoltes. Il est donc important de bien choisir les variétés adaptées aux conditions locales de culture en tenant compte non seulement les conditions climatiques et la quantité de nutriments présents sur le site d’exploitation, mais également les habitudes culinaires et les régimes alimentaires des consommateurs.
Les petits exploitants agricoles de l’Afrique subsaharienne cultivent des variétés traditionnelles de maïs. Les semences sont récupérées à partir de la récolte précédente (recyclage). Ces variétés ont été développées selon les critères spécifiques des agriculteurs et, au fil des années, elles se sont adaptées aux conditions locales de culture (cultivars). En plus d’être bien adaptées aux conditions locales, ces variétés sont adaptées à une faible quantité de nutriments et aux habitudes culinaires des agriculteurs. Les semences peuvent aussi résister aux insectes nuisibles et aux maladies de la région. Les variétés traditionnelles sont disponibles au niveau local et les agriculteurs peuvent reproduire leurs propres graines pour ensemencer. Cependant, les rendements des variétés traditionnelles sont généralement plus faibles à cause des mauvaises méthodes de sélection des semences et d’une mauvaise gestion.
En plus des variétés traditionnelles, on trouve, sur la plupart des marchés, plusieurs types de variétés améliorées de maïs à pollinisation libre ou hybrides. Elles diffèrent les unes des autres selon leur potentiel de rendement, leur période de croissance et leur adaptation aux conditions extérieures comme la sécheresse, les insectes nuisibles et les maladies. Les variétés hybrides ont un rendement plus élevé que les variétés à pollinisation libre, si elles poussent dans des conditions stables. Toutefois, les variétés hybrides coûtent plus cher car il faut acheter de nouvelles graines à chaque époque d’ensemencement. Quant aux variétés améliorées à pollinisation libre, elles génèrent souvent des rendements plus importants que les variétés traditionnelles et les agriculteurs peuvent produire leurs propres semences à partir de leurs récoltes précédentes, réduisant ainsi les coûts liés à l’achat de variétés améliorées commercialisées.
Les agriculteurs peuvent produire et reproduire les semences de leur exploitation à partir des variétés de maïs à pollinisation libre. Les recommandations suivantes sont destinées à aider les agriculteurs à produire leurs semences:
Traditionnellement, les agriculteurs restaurent la fertilité du sol après une période de mise en culture en laissant une partie de leur terre non cultivée pendant une période allant jusqu’à cinq ans, pendant qu’une nouvelle parcelle plus fertile est cultivée pour la production de nourriture. Cependant, la hausse de la densité démographique a considérablement réduit la surface des terres agricoles et à conduit les agriculteurs à réduire ou à arrêter complètement les périodes de mise en jachère. La mise en jachère naturelle de courte durée d’une terre surexploitée n’améliorera pas la fertilité du sol. Par conséquent, il est nécessaire d’améliorer les systèmes de mise en jachère.
L’expérience a montré que des mises en jachère améliorées pendant un à trois ans en rotation contribuaient de manière non négligeable à augmenter la fertilité du sol. Des arbres polyvalents peuvent être utilisés pour améliorer les mises en jachère. Par exemple, des jachères améliorées utilisant des sesbanias (sesbania sesban) se sont avérées efficaces pour ajouter une quantité significative d’azote et de matière organique dans le sol. On peut également utiliser des engrais verts et des cultures de couvertures. Le sol retrouve sa fertilité et la productivité des cultures de maïs suivantes augmente. Il est conseillé d’établir les mises en jachère améliorée en semant différentes espèces qui serviront de nutriments aux plantes et qui seront disponibles plus longtemps.
Une gestion des mauvaises herbes réussie dans la culture du maïs dépend de plusieurs mesures telles que:
Deux espèces de striga sont présentes en Afrique subsaharienne : la striga hermonhica à l’ouest et en Afrique centrale, ainsi que la striga asiatica à l’est et au sud de l’Afrique.
La striga est une plante herbacée parasite qui pousse en se fixant sur les racines d’une plante hôte comme le maïs. La striga puise ses nutriments dans le maïs qui reste ainsi petit et affaibli. Ces attaques entraînent une baisse des rendements voire une perte totale des récoltes. Une fois que la striga s’est installée dans le sol, il devient difficile de s’en débarrasser, en partie à cause de sa capacité de reproduction très rapide. La striga produit également des milliers de graines qui peuvent survivre dans le sol pendant plusieurs saisons et se mettre à germer une fois qu’une culture céréalière est établie. Une gestion réussie de la striga, comme la gestion des mauvaises herbes, dépend de plusieurs mesures telles que:
Les agriculteurs peuvent également parcourir leur champ régulièrement et arracher toutes les pousses de striga. Cependant, cela doit être fait suffisamment tôt avant que la striga n’ai eu le temps de produire ses graines et avant que le maïs ne soit complètement infesté.
Le maïs est récolté à la main dans les petites exploitations agricole. Le maïs qui se déguste frais est près à être récolté lorsque les grains se durcissent ou lorsque la matière soyeuse au sommet de l’épi noircie. Lorsqu’elles sont à maturité les cultures contiennent environ 30% d’humidité. Quant au maïs qui doit être séché, il est laissé sur pied à moitié sec jusqu’à ce que les feuilles soient marrons. Cela représente un risque considérable car pendant ce temps les grains peuvent être mangés par les oiseaux. De nombreux petits exploitants attendent trop longtemps avant la récolte car ils manquent d’installations de séchage appropriées.
Retarder les récoltes peut entraîner la pourriture des épis, des attaques de rongeurs, d’oiseaux, et de charançons. Cela peut également entraîner la prolifération de champignons pathogènes comme les aflatoxines, surtout s’il pleut lorsque les cultures sont en train de sécher sur pied. Lors de la récolte, l’enveloppe est retirée de l’épi.
Les épis doivent être séchés au soleil tout de suite après la récolte, avant l’égrenage. Si les grains ne sont pas séchés correctement, ils attireront les insectes nuisibles et le mildiou. Pour vérifier si le grain est assez sec, secouer une poignée de grains et une demi-poignée de sel dans une bouteille de soda sèche pendant 2 à 3 minutes. Si après que les grains se soient déposés le sel colle contre les parois, cela veut dire que les grains contiennent encore de l’humidité. Les grains doivent donc être mis à sécher de nouveau et doivent être testés régulièrement jusqu’à ce que le sel ne colle plus à la bouteille avant d’être stockés.
Le séchage ne doit pas s’effectuer sur un sol nu, on préférera plutôt une surface en ciment, une natte tressée ou une bâche pour installer des structures de séchage comme le crib ou des hangars de séchage spécifiques. On évitera ainsi que l’humidité, la saleté ou les insectes ne s’infiltrent dans les grains. En ce qui concerne le séchage en plein air, les grains doivent être à l’abri de la pluie, de la rosée, des animaux domestiques et des oiseaux.
Les principaux ravageurs des grains stockés sont l’alucite des céréales (Sitotroga cerealella), le grand capucin du maïs (Prostephanus truncatus), le charançon des grains (Sitophilus spp.) et les rongeurs (principalement les souris). On peut s’en occuper en suivant différentes mesures:
Le maïs Bt est génétiquement conçu pour résister à la pyrale. Il a été créé en combinant les gènes de la bactérie bacillus thuringiensis, qui est naturellement présente dans le sol, avec une graine de maïs. Le maïs Bt produit une toxine qui tue la pyrale du riz (Maliarpha separatella - Ragonot). En plus d’être cher, le maïs Bt ne peut pas être reproduit par les agriculteurs qui ne sont pas autorisés à récupérer ou à échanger les semences. Les pyrales sont très vite devenues résistantes au maïs Bt et le pollen peut transmettre le gène Bt aux variétés de maïs locales.
Après avoir séché, le maïs doit être stocké dans un endroit propre, sec et bien aéré, en séparant les anciens stocks des nouveaux. Il y a différentes façons de stocker le maïs:
On conseille aux agriculteurs qui ne disposent pas de capacité de stockage adéquate de vendre leurs grains immédiatement pour éviter les pertes. Les grains bien secs et égrenés sont prêts à être moulus pour être transformés en farine ou en d’autres produits.
La majorité du maïs produit en Afrique est consommé sur place. Le maïs est également devenu une culture marchande encadrée par des industries locales, comme le secteur de l’élevage et les brasseries, du fait de la croissance économique, de l’urbanisation et de la hausse des revenus. Il existe de plus en plus d’opportunités de marché continental ou domestique pour le maïs à travers l’Afrique subsaharienne. Les agriculteurs biologiques peuvent profiter de ce potentiel pour positionner le maïs biologique à un niveau national et continental.
Cependant, le marché du maïs biologique reste encore peu développé voire inexistant. Un certain nombre de petits exploitants ont déjà commencé à mettre en œuvre des pratiques biologiques, comme les cultures intercalaires. Ils peuvent aisément apprendre à employer des méthodes biologiques complètes afin d’établir un système de production durable et productif pour leur famille et profiter des avantages offerts par les opportunités du marché local sans avoir de certification biologique.