Le millet perlé ou à chandelle (Pennisetum glaucum) ainsi que le mil rouge (Eleusine coracana) ont un mode de croissance similaire. Le millet comprend également le fonio (Digitaria sp.). Le millet est une culture de saison chaude qui est semée au début de la saison des pluies, lorsque le sol est encore chaud. Le millet se développe bien sur des sols fertiles et bien drainés. Cependant, le millet peut également pousser sur des sols sablonneux et acides, lorsque ces sols présentent une faible humidité et une fertilité médiocre. Cette adaptation est due à l’origine du millet perlé et du mil rouge qui proviennent tous deux de la région du Sahel en Afrique, une région aux conditions très difficiles. Les racines du millet se développent très vite, de façon horizontale et verticale, afin de puiser au mieux l’humidité et les nutriments disponibles. Le millet tolère les sols avec un pH bas.
Le millet perlé peut être cultivé efficacement avec des méthodes de production biologique pour l’alimentation de l’Homme et du bétail. La mise en place de cultures de couverture ou d’engrais naturels pour améliorer la fertilité, la gestion des mauvaises herbes et la rotation des cultures sont la clé d’une production biologique réussie.
Le mildiou, le charbon, la rouille, l’ergot sont les maladies qui s’attaquent généralement aux cultures de millet. La pyrale, les vers et la cécidomyie sont les nuisibles les plus problématiques, mais les cultures peuvent également être attaquées par les sauterelles, les locustes, les vers blancs et divers papillons.
Le mildiou (Sclerospora graminicola) est la maladie la plus dévastatrice. Cette maladie se transmet par le sol, les résidus de récolte, les semences contaminées et les outils. L’infection provoque des inflorescences et la déformation des glumes. Étant donné que la maladie se propage mieux dans les sols alcalins, il vaut mieux réduire l’alcalinité du sol pour contrôler cette maladie. L’application préventive d’engrais de ferme réduit également les risque de son apparition. Quant aux risques de sa prolifération, ils peuvent être réduits en détruisant les talles et les résidus de cultures infectés. Une mesure préventive consiste aussi à sélectionner des variétés résistantes au mildiou.
Le charbon (Tolyposporium penicillariae) attaque la plante du millet pendant la période de floraison après la pluie avec des spores contenues dans l’air. Les infections se produisent lorsque l’humidité et la température de l’air sont élevées. Cette maladie doit être contrôlée par des mesures préventives comme l’utilisation de variétés tolérantes ou résistantes, en programmant la floraison pour qu’elle n’ait pas lieu pendant la saison des pluies et en mettant en place des mesures pour respecter l’hygiène des cultures.
La rouille (Puccinia penniseti) et l’ergot (Claviceps microcephala) apparaissent au moment de la floraison. Ces maladies peuvent être contrôlées en effectuant des semences précoces, en faisant pousser des variétés résistantes (dans le cas de la rouille seulement) et en assurant un approvisionnement modéré de nutriments. Les plantes infestées prématurément et les résidus de cultures infestées doivent être détruits.
Les oiseaux sont les principaux nuisibles des cultures de millet. Des mesures préventives contre l’attaque des oiseaux consistent à utiliser des cultivars qui possèdent des prolongements filiformes plus rigides et plus longs, car ces cultivars sont moins attaqués que les cultivars sans barbe. Planter le millet perlé loin des arbres ou des bois peut réduire les risques de dommages. Il est primordial d’éloigner les oiseaux quelques semaines avant la récolte avec des méthodes efficaces comme les filets, par exemple.
Coniesta igenfusalis est la pyrale qui affecte le plus le millet perlé. Cependant, plusieurs ennemis naturels attaquent ce nuisible durant les différentes phases de son cycle biologique. Bien préparer le sol, détruire ou recouvrir les résidus de cultures avec de la terre peut aider à contrôler les pyrales. La rotation des cultures brise le cycle biologique de ce nuisible. Mêler les cultures de millet avec d’autres cultures perturbent le nuisible et favorise l’apparition de ses ennemis naturels. Afin de contrôler la pyrale des céréales, on peut également utiliser la méthode “push-pull” (repousser-attirer). Répandre des extraits de margousier sur les cultures s’avère également utile.
La cécidomyie du millet (Geiromiya penniseti) est très présente pendant la saison des pluies. Les grains infectés ne se développent pas et les panicules ont l’air détruit. Une rotation appropriée avec des plantes non apparentées au millet ainsi que des cultures intercalaires peuvent réduire les dégâts occasionnés par ce nuisible. Après la récolte, les résidus de cultures doivent être détruits et les champs doivent être labourés juste avant d’ensemencer. Il est possible de pulvériser du pyrèthre naturel sur les cultures, mais cette méthode n’est pas viable économiquement parlant.
Les variétés de millet perlé produisent des graines prêtes à être récoltées avant que la plante ne sèche. Bien que les grains aient peu de chance de se briser, il vaut mieux les récolter dès qu’ils arrivent à maturité, lorsque la plante commence à sécher, pour éviter des pertes dues aux attaques des oiseaux. Le millet peut être stocké dans un endroit où l’air ne contient pas plus de 12-13 % d’humidité. Puisque le grain de millet est plus petit que ceux du sorgho ou du maïs, il est plus difficile de faire circuler l’air dans le millet avec un séchoir à grain.
Puisque l’on n’utilise pas de pesticides, le millet peut être cultivé avec des méthodes biologiques et servir de nourriture biologique pour les animaux d’élevage. Certains cultivars de millet perlé ont également été développés pour les graines animales et font preuve de potentiel dans le domaine de l’alimentation de la volaille et du bétail.