Version Imprimable |
Nos régions de travail
Dans ce contexte, le programme E-TIC a été spécifiquement actif dans les six lieux, dans lesquels l'agriculture, l'élevage et la pêche sont d'une importance majeure, en plus des deux capitales, plaques tournantes de toute activité économique:
Dans la région de Tombouctou au Mali, le blé et le riz (irrigués avec de l’eau du fleuve Niger) sont les principales denrées cultivées et l’élevage représente une activité importante, occupant près de 60% de la population. L’élevage est pratiqué selon trois modes : transhumant, nomade et sédentaire. Les animaux sont vendus au marché de Tombouctou, achetés par des marchands qui les revendent aux grands marchés d’animaux en Mauritanie et en Algérie. La spéculation est un réel enjeu, les éleveurs locaux n’étant payés qu’une fraction du prix auquel les animaux sont vendus plus loin dans la chaîne de valeur. Ainsi, pour les éleveurs qui souhaitent vendre leurs animaux, il serait utile de pouvoir obtenir des informations concernant les prix de marché à l’avance, afin d’obtenir un prix équitable dès le départ. Étant donné que beaucoup de ces éleveurs sont analphabètes, le moyen de communication le plus utile pour eux serait la radio communautaire. Il existe une radio communautaire, "Radio Bouctou", ainsi qu’une radio régionale et une chaîne de télévision nationale. Les téléphones mobiles sont également largement utilisés et il existe plusieurs points d’accès Internet à Tombouctou.
Dans la région de Ségou au Mali est produite la plus grande proportion des denrées au Mali. Des céréales, dont le millet et le blé, des légumes et des tubercules (pommes de terre, patates douces) y sont cultivées. On remarque que les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs ont tous besoin d’être formés sur les nouvelles techniques et méthodes afin d’augmenter la rentabilité de leur production. En ce qui concerne la communication, il existe un certain nombre de cybercafés dans la région.
Une activité agricole importante a lieu dans la région de Sikasso au Mali. Parmi les produits cultivés, on trouve en particulier des fruits et des légumes, qui confèrent l'autosuffisance à la ville. De plus, Sikasso agit comme un carrefour entre les pays côtiers (Togo, Bénin, Ghana, Côte d’Ivoire) et le littoral du Mali et du Burkina Faso.
À Guédé-Chantier, bien que membre du réseau des éco-villages au Sénégal depuis 2007, les pratiques agricoles sont pour la plupart conventionnelles, avec une utilisation répandue d’engrais et de pesticides. Les agriculteurs dans la région n’ont pas suffisamment de connaissances en pratiques agricoles biologiques. En ce qui concerne la vente de leurs produits, les denrées telles que les tomates et le riz sont souvent vendues à un prix plus bas que ce qu’ils pourraient en obtenir s’ils avaient des informations plus complètes et précises concernant les marchés. "Des fois, nous avons l’impression que notre village est isolé," relève un agriculteur. "Nous avons des problèmes pour vendre nos produits. "La spéculation nous oblige à vendre à des prix très bas." Quant aux éleveurs, ils vendent généralement leurs animaux sur le marché local, tout comme c’est le cas pour les poissons de rivière vendus par les pêcheurs. 80% des habitants de Guédé-Chantier sont des agriculteurs; 20% sont des pêcheurs, commerçants ou employés communaux. En ce qui concerne la communication, le téléphone portable est le moyen de communication le plus commun, toutefois, on pense que la mise en place d’une radio communautaire serait également très utile. Il existe une connexion Internet dans un cybercafé qui, jusqu’à présent, n’est que trop peu utilisée. Un nouveau centre de formation en informatique a aussi été mis en place par EERV, une organisation à but non lucratif. Le centre est géré par une association locale de gestion et est équipé de 30 ordinateurs.
En ce qui concerne Meckhé, l’agriculture joue également un rôle important. Les deux principales denrées cultivées sont l’arachide et le manioc, ce qui est principalement dû au fait que ces cultures n’ont pas besoin d’une énorme quantité d’eau, le village n’ayant que trois mois de précipitations par an. Les terres se sont appauvries à cause de la sur exploitation et de l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques. Beaucoup d’agriculteurs savent que les pesticides ne sont pas bons pour les terres. Ils remarquent que, chaque année, ils doivent ajouter de plus en plus de produits chimiques. Des solutions alternatives seraient donc les bienvenues, mais beaucoup d’agriculteurs ne savent pas comment effectuer le changement. Le partage des meilleures pratiques agricoles est donc important pour préserver environnement et habitat naturel. Les technologies de l’information et de la communication peuvent jouer un rôle dans ce partage d’informations. Un centre d’informatique a été mis en place dans le village ainsi qu’un cybercafé privé, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mettre ces outils à disposition de la population.
À Mbam, on a trouvé que l’arachide représente la denrée la plus cultivée malgré le fait que sa distribution est difficile. Le millet est également très présent. Cependant, les deux cultures sont principalement destinées à la consommation directe des habitants et seulement une partie des récoltes est vendue. Le maraîchage représente également une partie important de l’agriculture de cette région. Les agriculteurs ont tendance à utiliser des engrais chimiques qui mènent à l’appauvrissement des terres. L’élevage est aussi une activité importante dans la région. Toutefois, les éleveurs sont confrontés à des problèmes de maladies animales. Ceci est en partie dû au fait que les animaux ne sont pas vaccinés assez souvent et ne reçoivent ni vitamines ni traitements de déparasitage. L’outil de communication le plus présent est le téléphone portable, largement utilisé pour la communication par SMS, beaucoup plus que pour des appels téléphoniques. Comme le relève M. Sarr, représentant local du GEN (Global Eco-Village Network) à Mbam, "si c’est pour parler à mon voisin, pourquoi gaspiller des crédits sur mon téléphone? Mais j’ai des clients qui vivent en dehors du village. Je peux les appeler pour leur faire savoir que les cultures sont prêtes à être vendues."