Le fonio est une culture robuste qui pousse très bien sur des sols peu profonds, sablonneux, rocailleux, inappropriés pour la culture d’autres céréales. En revanche, il ne peut pas être cultivé sur des sols salins ou à texture très fine. Il peut produire des graines dans des sols qui contiennent un taux d’aluminium toxique pour les autres cultures et peut être cultivé sur les étendues arides de la savane où les pluies sont faibles et incertaines.
La culture du fonio nécessite peu d’intrants et est très bien adaptée à la sécheresse et aux terres peu fertiles. Le fonio est cultivé à basse altitude en Gambie, en Guinée, en Guinée-Bissau et au Sierra Léone, mais on le cultive le plus souvent entre 600 et 1'500 m d’altitude. La température moyenne lors de la période de croissance va de 20 ºC en altitude, à 25-30 ºC près du niveau de la mer.
Le fonio pousse dans des régions où les précipitations annuelles moyennes vont de 150 à 3 000 mm, mais il est le plus souvent cultivé dans des régions où les précipitations varient entre 900 et 1 000 mm par an. Il ne résiste pas aussi bien à la sécheresse que le millet perlé mais les cultivars à croissance rapide, qui arrivent à maturité en huit semaines seulement, sont particulièrement bien adaptés aux régions aux pluies brèves et incertaines. Dans les régions où les précipitations sont les plus faibles, il est cultivé dans les vallées où il peut bénéficier des eaux de ruissellement.
La production totale de fonio en Afrique se situe entre 250'000 et 300'000 tonnes par an et s’étend sur plus de 380'000 hectares. Le fonio est utilisé par les Africains pour la préparation du gruau, du couscous, du pain et de la bière. Ces petites graines riches en protéines ne contiennent pas de gluten et commencent à être appréciées en dehors de l’Afrique pour leur saveur et leurs qualités nutritionnelles. Le fonio est léger, facile à digérer et peut être intégré dans de nombreuses recettes à base de céréales, constituant ainsi un ingrédient de choix pour les produits santé ainsi que pour les personnes allergiques au gluten, celles en mauvaises santé et pour l’alimentation du nourrisson.
L’un des obstacles majeurs qui empêchent la hausse de la production de fonio est la longue et difficile transformation de cette céréale. Ce petit grain est traditionnellement décortiqué et moulu par un travail fastidieux effectué par des femmes qui utilisent un pilon et un mortier.
De plus, le travail à effectuer après la récolte est laborieux et demande du temps. Parallèlement, l’urbanisation et ses changements ont fait grimper la demande en aliments sophistiqués et transformés par l’industrie alimentaire, entraînant ainsi un changement des habitudes alimentaires, où l’on privilégie les grains non-traditionnels aux céréales secondaires. La consommation de fonio comme aliment traditionnel a donc diminuée, surtout dans les zones urbaines.
Par ailleurs, l’établissement de critères de qualité concernant le fonio précuit et l’évaluation de la demande en Afrique et en Europe posent encore problème. En ce qui concerne la qualité, le sable utilisé pour la transformation du fonio blanchi constitue l’un des problèmes majeurs à résoudre afin de produire du fonio de qualité, destiné à la vente en grandes surface ou à l'exportation.
En outre, il est difficile pour un petit exploitant d’augmenter son volume de production sans avoir accès aux financements nécessaires. Les producteurs de fonio sénégalais s’emploient à rechercher des moyens pour améliorer les marchés locaux et extérieurs.
Les efforts de recherche aux niveaux régional et national se concentrent sur:
Les organisations encourageant le développement et les instituts de recherche sous-régionaux accordent désormais plus d’attention aux cultures. On a obtenu les résultats suivant: