AgriGuide

Meilleures pratiques

Meilleures
pratiques

Production biologique de cultures spécifiques

L’agriculture biologique (AB) est une méthode holistique qui encourage le développement d’un écosystème agricole sain qui permet le respect de la biodiversité, des cycles biologiques et de l’activité biologique des sols. L’AB privilégie des bonnes pratiques de gestion plutôt que des méthodes de production d'origine extérieure, en tenant compte du fait que les conditions régionales nécessitent des systèmes adaptés au niveau local. Dans cette optique, la meilleure stratégie consiste à adopter les bonnes méthodes agronomiques pour remplir chaque fonction spécifique au sein du système agricole.

Les pratiques en matière d’agriculture biologique ne sont pas les mêmes suivant les différentes régions du monde. Certains agriculteurs suivent au pied de la lettre les instructions des régulations préétablies, tandis que d’autres développent leurs propres systèmes et leurs propres méthodes, de manière tout à fait indépendante. Toutefois, tous les systèmes d’agriculture biologique partagent des méthodes et des objectifs communs:

  • Ne pas utiliser d’engrais chimiques, de pesticides de synthèse et des organismes génétiquement modifiés (OGM);
  • Protéger les sols de l’érosion, de l’appauvrissement en nutriments et des affaissements;
  • Encourager la biodiversité en privilégiant les cultures mixtes plutôt que la monoculture;
  • Laisser le bétail et la volaille pâturer à l’extérieur plutôt que de les gaver d’antibiotiques et d’hormones.

C’est dans ce cadre que les agriculteurs développent leur propre système de production biologique en fonction des conditions agro-écologiques telles que le climat, les cultivars traditionnels, les normes sociales, les genres, les préférences des agriculteurs en matière de panier alimentaire et les opportunités de marché.

L’AB apporte également des avantages en cas d’écosystèmes et d’économies pauvres en ressources. L’AB est un outil qui permet une agriculture durable et une gestion efficace des ressources naturelles pour augmenter ses revenus. Dans cette optique, ce guide des meilleures méthodes de production biologique (MMPB) contient des informations concernant les cultures vivrières et marchandes destinés aux petits exploitants agricoles du Sénégal et du Mali. Le MMPB est l’un des résultats concrets issus du programme E-TIC, une initiative se basant sur la bonne utilisation des technologies de l’information et de la communication pour favoriser le développement. Au Sénégal et au Mali, E-TIC concentre ses efforts sur les informations liées à l’agriculture, à la pêche et à l’élevage. E-TIC a été créé et coordonné par ICVolontaires (ICV), une organisation internationale à but non-lucratif, spécialisée dans le domaine de la communication. ICV recrute, forme et coordonne des volontaires dans le cadre de projets à but non lucratif (soutien aux conférences, cyber-volontariat, services de langues), que ce soit pour ses propres programmes ou pour soutenir les programmes de ses partenaires. ICV a constaté que les agriculteurs dépendaient des intrants locaux, comme les semences (cultivars) et la technologie, pour améliorer la production alimentaire, la productivité et pour garantir la sécurité alimentaire à l’échelle des ménages. On s’attend à ce que le surplus se retrouve sur les marchés locaux et nationaux de façon à garantir, lorsque c’est possible, un certain niveau de contrôle de qualité.

MMPB est une initiative d’ICV pour combler le vide en matière d’information et de formation liées à l’agriculture. En permettant aux agriculteurs d’accéder à des outils d’apprentissage visant à augmenter leurs savoirs, nous espérons développer la production et la productivité agricole, ainsi que la gestion des cultures et des revenus. Les objectifs des MMPB:

  • Permettre aux agriculteurs d’utiliser des ressources locales disponibles;
  • Améliorer la fertilité des sols et la prévention contre les parasites de façon naturelle en utilisant les technologies appropriées;
  • Établir des systèmes d’agriculture biologique intégrés et diversifiés pour contrebalancer l’action du changement climatique et l’instabilité des marchés;
  • Permettre aux agriculteurs d’accéder aux chaines de valeur et aux marchés.

Afin d’entretenir et d’utiliser les ressources locales de façon efficace et de mettre en application des pratiques durables d’agriculture, les agriculteurs doivent:

  • Avoir accès aux connaissances sur les cultures vivrières et marchandes et sur la gestion de ces cultures afin d’adopter les meilleures méthodes;
  • Avoir accès aux intrants comme les semences et les technologies et comprendre leurs mécanismes et procédés;
  • Avoir accès aux marchés locaux et nationaux et comprendre comment les paniers alimentaires changent au fil du temps;
  • Avoir accès aux services d’aide, comme l’assistance technique, la recherche et le microcrédit;
  • Travailler dans un cadre de législations favorables aux agriculteurs en tant que producteurs, acheteurs et consommateurs.

Les contraintes majeures auxquelles doivent faire face les agriculteurs africains lorsqu’ils adoptent l’agriculture biologique durable sont un niveau d’éducation insuffisant ajouté à un manque de moyens financiers. Toutefois, si l’on se base sur l’expérience d’ICV au Sénégal et au Mali, les agriculteurs, les hommes comme les femmes, montrent toujours un grand intérêt pour les nouvelles méthodes d’agriculture, en particulier lorsqu’ils sont pleinement impliqués dans une approche participative et lorsque des technologies à bas coût contribuent à l’amélioration des rendements, à la stabilisation et à l’augmentation de leurs revenus.

On a besoins de connaissances conséquentes pour maîtriser l’AB. L’éducation représente de ce fait l’élément clé pour développer l’agriculture durable. Les agriculteurs doivent savoir comment:

  • Analyser, planifier et mettre en œuvre l’agriculture durable;
  • Utiliser les ressources de manière plus efficace et sécuriser la production et la productivité agricole;
  • Améliorer la souplesse du système de production;
  • Augmenter la valeur des produits de cultures vivrières et marchandes;
  • Devenir plus compétitif sur le marché;
  • S’adapter aux crises économiques et aux perturbations financières;
  • Augmenter leurs revenus et améliorer la sécurité alimentaire à l’échelle des ménages.

Cette version de MMPB est un document mis à jour en fonction des réalités actuelles et à venir du Sénégal et du Mali sur les trois prochaines années.

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