Contexte

Pratiques agricoles

Environ 70 % de la population active au Sénégal travaille dans le secteur agricole (l’industrie forestière, l’élevage et la pêche inclus). Au Mali, ce chiffre s’élève à 80 %. Ainsi, les agriculteurs constituent les acteurs les plus importants de l’économie de leurs pays mais leurs activités restent inchangées en comparaison aux techniques avancées que l’on peut observer dans les pays occidentaux incluant l’utilisation des nouvelles technologies. Pour la grande majorité, les agriculteurs cultivent à petite échelle pour subvenir aux besoins de leurs familles et seuls les éventuels excédents sont vendus au marché. Le Sénégal et le Mali manquent d’infrastructures et de politiques de gestion agricole fermes, ce qui leur empêche l’accès à l’autosuffisance.

En général, le niveau de connaissances des agriculteurs est basique. Ils savent que des cultures peuvent être utilisées en tant que source de compost (engrais biologique). Il est d’usage d’autoriser les éleveurs à utiliser les champs après la récolte. En effet, au cours du pâturage, le bétail nourrit le sol grâce à sa bouse. Malheureusement, peu d’agriculteurs ont des connaissances en production de compost; il en est de même pour le concept et la perception de fertilité des sols.

Le manque de support technique associé aux occasions manquées d’assister aux sessions de renforcement des compétences et de partage d’information empêchent les agriculteurs d’améliorer leurs rendements. Néanmoins, la méthode traditionnelle consistant à recycler les semences entre fermiers semble être une pratique courante pour faire des économies et préserver la biodiversité à l’échelle familiale.

Les fermiers doivent aussi faire face aux défis liés à la gestion post-récolte. La récolte est en général réalisée avec l’aide des membres de la famille et dans certains cas avec la contribution de membres de la communauté. Dans le modèle d’autosubsistance, peu d’agriculteurs vendent les produits de leur récolte.

Gestion de l’eau et de l’espace

La plupart du temps, les agriculteurs comptent sur le changement de saison (humide ou sèche, en fonction de la culture) pour commencer à planter ou à acheter des semences. Cependant, dans certaines zones, telles que la Vallée du fleuve Sénégal, les agriculteurs irriguent, principalement avec l’eau de la rivière, et peuvent ainsi cultiver même en cas de sécheresse. Le pourcentage de terres cultivées irriguées est obtenu en divisant la surface de terres irriguées par la surface totale de terres cultivées pour un pays donné. Le terme terres irriguées correspond à la surface de terrain ayant accès à l’irrigation chaque année dans un pays donné. Ces données, en milliers d’hectares, se réfèrent à la part de terrains équipés pour fournir un apport en eau aux cultures. Ceci inclut les zones équipées pour irrigation en maîtrise totale ou partielle, les zones irriguées par épandage des eaux de crue ainsi que les terres humides et les fonds de vallées aménagés.

Résultats de l’étude de terrain

Lors de l’enquête menée à l’aide d’un questionnaire standardisé, nous avons pu collecter les réponses de 132 agriculteurs, pêcheurs et éleveurs. De tous les répondants, 46,5 % ont indiqué que leur activité principale était l’agriculture, 42,6 % l’élevage et 14 % la pêche (fluviale). 75% d’entre eux sont propriétaires de leurs terres, 11.8% louent les terres et 13.2% cultivent des terres gérées par la communauté.

En ce qui concerne les pratiques agricoles, 28 % des agriculteurs obtiennent leurs semences de la dernière récolte, contre 24,3 % qui les achètent. On constate un usage répandu des engrais conventionnels (chimiques) et de pesticides. 43,9 % des répondants utilisent des engrais conventionnels pour leurs terres et seulement 9,3 % utilisent des engrais organiques. 28 % disent employer des pesticides et 6,5 % des répondants ont indiqué acheter des produits permettant de préserver les aliments. Pour ce qui est du bétail, 47,7 % d’entre eux ont indiqué recourir aux vaccins.

Quant à la commercialisation des produits, la majorité des personnes interrogées vendent leurs produits sur le marché local avec une petite portion se déplaçant dans les villages voisins et vendant ses produits à des acheteurs extérieurs. Tous produits confondus, 52,4 % des répondants décident du prix de vente tandis que 40,3 % ont leurs prix fixés par des intermédiaires.

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